Selon l'American Thoracic Society (ATS) et l'European Respiratory Society (ERS), la réadaptation pulmonaire se définit comme suit :
Une intervention basée sur une évaluation globale du patient, suivie par des thérapies adaptées incluant, mais ne se limitant pas à celles-ci:
qui visent à améliorer la condition physique et émotive des personnes atteintes de MPOC, et favorisant la promotion de saines habitudes de vie |
Intégrée au traitement personnalisé du patient, la réadaptation pulmonaire est conçue pour :
Au cours des 50 dernières années, la réadaptation pulmonaire a beaucoup évolué en réponse au nombre grandissant de personnes souffrant de maladies respiratoires chroniques. Déjà, en 1935, les bienfaits des exercices de respiration dans l'asthme étaient identifiés et publiés par Livingston. Vingt ans plus tard, c'est au tour de Miller de publier les effets physiologiques de la respiration diaphragmatique chez les gens atteints de MPOC. Mais les avancées les plus importantes, particulièrement celles qui touchent l'exercice physique, sont venues beaucoup plus tard.
En 1969, une première étude sur la réadaptation pulmonaire intégrant un programme structuré d'exercice physique est menée sur cinq ans, laquelle regroupe 252 patients atteints de MPOC. Par la suite, de nombreuses autres études sont réalisées. Du coup, elles viennent appuyer les vertus de l'exercice physique et des autres composantes de la réadaptation pulmonaire chez les gens atteints de maladies pulmonaires chroniques. Cependant, ce ne sera pas suffisant pour convaincre la communauté médicale que ce traitement est vraiment efficace et qu'il devrait faire partie de la prise en charge des maladies respiratoires chroniques.
Aujourd'hui, la réadaptation pulmonaire est largement documentée. En 1996, une méta-analyse réalisée par le Dr Y. Lacasse (Université Laval, Québec) est publiée dans la revue médicale Lancet. L'efficacité de la réadaptation pulmonaire ne fait alors plus de doute. Au cours des dernières décennies, des avancées importantes ont permis de démontrer les fondements physiologiques qui permettent de comprendre les bienfaits, dont l'amélioration de la dyspnée et de la fatigue. Ces avancées ont été possibles grâce aux travaux de recherche de plusieurs Canadiens, particulièrement ceux du Dr F. Maltais (Université Laval, Québec) et du Dr D. O'Donnell (Queens University, Kingston). Au cours des 10 dernières années, des recherches se sont penchées sur les programmes d'autogestion de la maladie respiratoire chronique et la nécessité qu'ils fassent partie intégrante des programmes de réadaptation pulmonaire. Des études québécoises du Dr J. Bourbeau (McGill University, Montréal) ont été les premières à démontrer l'efficacité de tels programmes, c'est-à-dire l'amélioration du bien-être du patient et la diminution des visites à l'urgence et des hospitalisations.
Plusieurs lignes directrices basées sur les preuves probantes ont été publiées, lesquelles guident les médecins et les autres professionnels de la santé dans l'élaboration de programmes de réadaptation pulmonaire.
Au Canada, malgré les bénéfices prouvés de la réadaptation pulmonaire, l'accès à un programme pour les personnes atteintes d'une maladie pulmonaire chronique demeure limité. Un sondage national récent révèle que seulement 98 programmes de réadaptation pulmonaire existent au Canada (SCT-2007). Cela revient à dire que moins de 10 000 patients peuvent chaque année bénéficier d'un programme. La prévalence de la MPOC au Canada étant de près de 1 million de patients, moins de 1 % ont donc accès à ce traitement, reconnu comme étant l'un des plus efficaces pour améliorer la capacité fonctionnelle et l'autonomie. Dans certaines provinces, comme Terre-Neuve-et-Labrador, ces programmes sont tout simplement inexistants.
La situation du Québec est similaire à celle du reste du Canada. Une quarantaine d'établissements offrent des services de réadaptation pulmonaire au Québec, selon une étude menée en 2007 par le RQAM. La moitié d'entre eux sont offerts à l'externe. Six régions ne comptent aucun programme. L'étude révèle également que seulement 1 % des patients atteints de MPOC ont accès à la réadaptation pulmonaire. Dans certaines régions, ce pourcentage est plus élevé, mais n'atteint néanmoins que 3 %. De plus, très peu d'établissements ont un budget strictement réservé aux programmes de réadaptation pulmonaire.