Poursuite de l’exercice physique

Le grand défi de tout traitement : réussir à maintenir l'adhésion du patient.

L’Organisation mondiale de la santé estime que la non-adhésion au traitement des maladies chroniques est d’environ 50 %.

La réadaptation pulmonaire ne fait pas exception à la règle. Malgré les bienfaits connus de la réadaptation pulmonaire, le taux d'abandon d'un programme de maintien à 3-6 mois est de 50%, tandis qu'après 12 mois, un autre 25-45% auront décroché. Les mêmes constats ont été faits chez les patients MPOC.

Au terme d'un programme de réadaptation pulmonaire, il est essentiel de mettre en place une stratégie qui pourra aider le patient à maintenir un programme d'exercices en communauté ou à domicile, et à augmenter son activité physique au quotidien.

Rappel - Il est important de maintenir l'attitude du patient face à l'exercice après la fin de son programme de réadaptation pulmonaire.

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Changer les habitudes à long terme

Le programme de réadaptation pulmonaire n'est rien si on ne réussit pas à changer les habitudes de vie (exercices, activités physiques, contrôle de la MPOC au quotidien, etc.) du patient à long terme.

L'adhésion à un programme de maintien doit être perçue par le patient et le médecin comme un but essentiel à atteindre. Il est important de travailler dès le début à faire en sorte que le patient comprenne bien les enjeux, que ses préoccupations soient considérées, tout comme les barrières susceptibles de diminuer ses chances de succès.

Pour ce faire, le patient doit avoir un but, il doit être actif dans les décisions, la résolution de problèmes et les actions qui assureront son adhésion à long terme.  Un programme d'autogestion dans un continuum - avec une bonne communication - facilitera l'adhésion au traitement ou l'adoption de comportements sains.

Utilisez les outils suivants pour effectuer un suivi systématique de vos patients :

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Considérations importantes
(extrait du programme Mieux vivre avec une MPOC) :

  • La pratique d'exercices cardiovasculaires et de renforcement musculaire doit être continue afin que les bienfaits soient ressentis à long terme.
  • Après quelques jours d'inactivité, l'endurance et la force acquises lors du programme d'exercices commencent déjà à diminuer.

Les personnes physiquement actives conservent plus longtemps leur autonomie, ainsi que leur santé physique et mentale.

Barrières possibles au maintien d'un programme d'exercices :

  • Aggravation des symptômes de la maladie pulmonaire (exacerbation)
  • Facteurs environnementaux (ex. : chaleur, humidité, pluie, vent, froid, etc.)
  • Accessibilité, problèmes de déplacement
  • Manque de ressources financières
  • Problèmes émotionnels, stress, anxiété, dépression
  • Manque d'intérêt
  • Vacances

Solutions possibles à ces barrières (à suggérer au patient) :

  • Réduire l'intensité des activités physiques ou les arrêter temporairement jusqu'à ce que les symptômes s'améliorent.
  • Utiliser le plan d'action (si le patient en a un) et contacter une personne-ressource. Si le patient n'a pas de personne-ressource, il devrait contacter un médecin.
  • Recommencer à pratiquer des activités physiques légères dès que les symptômes s'améliorent et augmenter graduellement par la suite.
  • Trouver des activités qui peuvent être réalisées à l'intérieur (centre de conditionnement physique, bicyclette stationnaire, natation) et qui ont l'avantage d'être indépendantes des conditions climatiques.
  • Pour les journées très chaudes: utiliser un climatiseur ou un ventilateur, ou aller marcher dans un centre commercial, ou encore, choisir un moment de la journée où il fait plus frais.
  • Pour se déplacer, s'informer des services offerts dans la communauté (services de bénévoles, transport adapté, covoiturage, vignettes pour personnes à mobilité réduite).
  • Si manque de ressources financières, considérer les programmes d'activités à faible coût ou gratuits offerts dans la communauté.
  • Vérifier dans l'entourage la possibilité de récupérer de l'équipement usagé (achat ou don).
  • Rappeler au patient que l'activité physique peut être une bonne stratégie pour l'aider à passer à travers les périodes difficiles et qu'il ne doit pas hésiter à consulter son professionnel de la santé ou son médecin.
  • Rappeler au patient d'être fier de ce qu'il a accompli et de se récompenser.
  • Pour augmenter l'intérêt envers l'exercice, changer d'endroit ou de façon de faire, ou demander à quelqu'un de se joindre à nous.
  • Prévoir des périodes d'exercices durant les vacances et en profiter pour faire des exercices différents.
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Outils et stratégies possibles

On peut fournir au patient des outils, comme un calendrier de progression à long terme, pour stimuler son intérêt à faire de l'exercice physique au quotidien. L'équipe de réadaptation peut également faire une réévaluation du patient, par exemple 6 ou 12 mois plus tard, pour savoir s'il a maintenu son intérêt pour l'exercice ou s'il est à nouveau candidat pour un programme de réadaptation pulmonaire structuré.

Le programme Mieux vivre avec une MPOC offre les outils nécessaires pour prescrire un programme d'exercices à domicile, pour évaluer l'efficacité personnelle du patient et pour aider les professionnels à faire la promotion de l'exercice et de l'activité physique.

Pour la préparation du professionnel au suivi du patient en post-réadaptation pulmonaire, voir tableau tiré du Guide de référence aux professionnels du programme Mieux vivre avec une MPOC.